"Ma devise, c'est la joie de croire".

Ainsi soit-il ! Mais quelle est la définition de "la joie de croire" de notre Évèque Monseigneur Ulrich ??

"La joie de croire est une expérience. Elle repose sur des choses que j'ai apprises de la vie, que j'ai découvert en vivant mon ministère.

J'ai fait un chemin personnel de vocation entre 18 et 25 ans et je me suis posé la question : qu'est ce je vais faire de ma vie ? C'était l y a 45 ans. À cette époque, le christianisme était plus présent dans la société qu'il ne l'est aujourd'hui. Je sentais bien qu'il fallait que je réponde à une vocation, mais laquelle. Vie laïque ou vie consacrée ? J'ai choisi la vie consacrée et cela fait 40 ans que je suis en paux, 41 ans que ça dure.

Quand j'ai été nommé évèque, un journaliste est tout de suite venu me demander : "Avez-vous une devise ?". Il a fallu que je réponde vite, sans bafouiller car c'était important pour l'image de ma mission. Donc j'ai refléchi et la devise "la joie de croire" c'est imposée à moi.

Croire est une source de joie. Je ne suis pas seul dans la vie et dans la vie de foi. Les soucis sont pris en charge en quelques sortes. Ca ne résolut pas les problèmes mais ça donne une espérance".

Avez vous déjà été confronté à des personnes croyantes mais n'ayant pas cette "joie de croire" ? Que conseillez-vous de faire face à ce type de situation ?

Il ne suffit pas de dire "soyez joyeux, faites comme moi". D'une certaine façon, vivons d'abord la paix, puis la plénitude, puis la joie. On ne peut pas dire à tout le monde "voilà ce que tu vas vivre".

Par mon expérience, je peux répondre oui aux questions comme est-ce décidable de croire en Dieu ? Est-ce possible ? Est-ce que c'est bon ? Est-ce que c'est heureux de croire ? Le témoignage que je donne c'est la réponse du oui à ces questions.

Comment avoir la joie de croire au quotidien ? Dans les moments difficiles ?

La Genès pose deux questions : le monde existe-t-il par hasard ou pas ? et le monde va-t-il quelque part ou dans le néant ?

La Bible répond à ces questions en affirmant que le monde est venu par une volonté d'amour, pas par hasard. "Dieu vit que cela était bon", il a donc envie d'en faire profiter.

Ensuite, le monde n'est pas pour rien, mais il est fait pour le bonheur : Dieu crée la femme parce qu'il ne veut pas que l'homme soit seul. Il la crée pour que l'homme soit heureux. Ce que Dieu veut pour l'humanité, c'est le bonheur.

Cela reste quelque chose que l'on ne peut pas prouver scientifiquement et certainement mais par un mode de vie qui va avec. Un mode de vie qui est à cherhcer pour honnorer cette volonté d'amour et cette volonté de Dieu de nos vouloir heureux.

Paul VI disait: "Notre époque recherche aussi des témoins, pas seulement des enseignants". C'est notre témoignage qui emporte l'adhésion des autres.

Comment cultiver notre joie et quels doivent en être les fruits ?

Il faut s'en donner les moyens. Une façon de cultiver c'est inévitablement une intériorité qu'on laisse grandir en soi : par exemple, regarder ce que le Seigneur me dit dans l'Écriture. Aucune parole ne peut m'atteindre si je ne les regard pas. Ces mots ne deviennent vrais que s'ils sont passés par la moulinette de mon cerveau, de mes soucis, de mes joie, de mon intelligence, ...

La vérité, c'est de mâcher la parole de Dieu, de la laisser germer. Référez-vous aux psaumes. Ils redisent toutes les situations de la vie. Ps.138-139: "Tu me scrutes, Seigneur, tu me connais".

Par notre joie de croire, nous permettons au christianisme de se développer. Mais n'ayons pas la prétention de gouverner le monde sinon, on entre en guerre. C'est bien Dieu qui gouverne le monde.

Le principal signe de la joie de croire c'est l'humilité. Ma mission n'est pas d'imposer mais bien d'être serviteur, d'être à disposition.

Référence blibliques et bibliographiques pour poursuivre la réflexion ?

Évangile de St Jean, chapitre 15. C'est le chapitre de la joie. Jésus dit "Ma joie a été de fait ce que mon Père à voulu. Je vous ai dit ces choses pour que votre joie soit parfait, que vous puissiez entrer dans la joie de Dieu".